Les rues sont notées, nos objectifs pratiquement déterminés.
"Toute révolution commence dans... un café ?"
Certains se demanderont dans quel sens notre action-installation peut être de l'art. Comme je le dis toujours, un artiste "fait apparaître". Il utilise pour ce faire un "système de symbolisation". Les codes qui le composent sont déterminables ou pas. Pour autant ils peuvent toucher ou non le public, celui-ci se le réappropriant de fait. Une oeuvre doit "appartenir" au public, quoiqu'il arrive...
Dans le cas de l'action "Free camera zone", nous utiliserons le symbole du tag, de la marque au sol comme signalisation, le principe de la "task force", de la guerilla...
Paul Ardenne détermine le tag comme signature, comme marque de la présence au monde, inscrite dans le lieu "d'existence". Aude-là du "Narcissisme" dont je parle souvent, ces actions marquent un territoire autant que l'existence en ce territoire.
Un espace public est un espace pour tous. Si l'on doit en respecter l'idée, il me paraît évident qu'en mettant l'espace public sous surveillance on se heurte à cette même idée. Cet espace est donc "vampirisé" par le tout sécuritaire.
En taggant cet espace, je tente de me réapproprier une certaine liberté d'expression, de cette expression qui dit "Non" à cette tendance sécuritaire et, à mon sens, liberticide.
La "marque de signalisation" - comme les marques du code de la route - "informe" l'usagé des droits et devoirs pour "exister" dans l'espace public. Il a donc le droit de savoir où il est surveillé et où il ne l'ai pas. Nous "faisons apparaître" ce droit.
Le principe de la guérilla rejoint l'idée de Gilles Deleuze quand à un "devenir minoritaire de la révolution" : puisque toute révolution est impossible, nous ne pouvons que tenter une rébellion, une guérilla, une insurrection...
L'artiste est un 'Patactiviste dont ses armes se trouvent dans un devenir minoritaire de la révolution.