Rappel : nous allons marquer au sol les lieux qui ne sont pas filmés par les 380 caméras de Strasbourg.
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L'artiste peut-il changer le monde ?
Cette question rejoint une autre question importante, l'artiste sert-il à quelque chose ?
Pouvons-nous imaginer une société sans artiste ?
Autant de questions qui proposent le débat... Et que je me pose de temps en temps en tant qu'acteur du onde de l'art...
Les artistes ont toujours eu un rôle au travers des sociétés qui ont existé et qui existent encore. La plus simple de ces fonctions a été de laisser une trace de l'existence passée de cette société. Grâce aux arts les plus anciens - et qui n'ont jamais été premiers, grave erreur sémantique - nous retrouvons l'inscription de l'existence de l' "âme" d'une société, de sa présence au monde. Ces traces nous permettent de connaître, d'analyser et de comprendre ce que nous sommes aujourd'hui.
A l'heure de théories sur "la fin de l'Histoire", et notamment au travers de l'accélération de l'information par l'inscription du temps présent comme seul référent de l'Humanité dite « civilisée », nous nous devons de réfléchir quand au rôle qu'à tenu l'art jusqu'à présent.
En effet à une époque du tout média, j'ai le sentiment que son existence est encore plus nécessaire, encore plus évidente. Nous devons iproposer dans l'espace de réflexion une « autre manière » de voir le monde, une autre inscription de ce que l'Humanité devient et peut devenir... L'art, c'est la conservation de l'Histoire, son identité, la pierre angulaire de son existence. Que reste-t-il d'autre que la peinture, la sculpture, les écrits, les gravures,... pour nous « parler » du passé, de notre histoire commune ou non ?
L'Histoire est la connaissance, et la connaissance est ce qui nous déterminera notre futur.
Peut-on imaginer une société sans artiste ?
La fin de l'histoire a déjà existé. Sous des régimes tels que le Stalinisme,le Fachisme, ou le National Socialisme les artistes existaient, mais étaient les voix du régime, les porte-paroles de politiques d'éliminations de ce qui étaient différents. Censures et destructions ont été les pendants de la création réglementée, formatée au régime. Par là même, une fin de l'Histoire était programmée.
Notre rôle est donc là, sans prétention, ni narcissisme (voir article précédent), mais qui légitime une réalité d'existence, qui détermine une fonction « légitimante ».
L'artiste peut-il changer le monde ?
Sans narcissisme exacerbé je dirais que oui. J'ai compris cela en lisant le livre de Gilles Deleuze et Claire Parnet : « Dialogues ». Les deux auteurs proposent d'arrêter de penser la Révolution, puisque les révolutions n'ont été que des révolutions bourgeoises, et que ces révolutions manquées n'ont permis que de remplacer le Roi par d'autres rois... Ils proposent une « micro-lutte », un « devenir minoritaire » de la lutte, une rébellion plus qu'une révolution, une insurrection, plus qu'un mouvement violent qui ne générera que la victoire de ceux qui ont déjà le pouvoir...
C'est une vision utopique de la lutte. C'est un « bégaiement » de la parole, bégaiement qui doit remplacer le message formaté de l'information du tout-média. C'est une recherche « a-parallèle » de la lutte, une proposition de recherche « 'pataphysique » de la lutte : un « 'Patactivisme » (voir article précédent).
Pour ma part, et pour éclairer mon propos, je dirai que l'art peut « changer le monde » au sens de la « Théorie du Chaos ». La Théorie du Chaos, issue de la recherche en mathématiques sur les statistiques, sert par exemple la prédiction du temps. Plus spécifiquement il existe un exemple qui illustre ce que la Théorie du Chaos peut signifier : L 'Effet Papillon : « Si un papillon bat des ailes en haut du Kilimajaro, cela peut créer un ouragan en Asie du sud ». En sommes, de part l'extrême complexité des données qui génèrent l'ensemble des mouvements de vent, un acte le plus insignifiant peut provoquer la pire des catastrophes.
Prit positivement, l'artiste est le Papillon qui peut créer... un bienfait. Nous ne touchons que peut de personnes, et parlant en mon nom, en tant qu'artiste performeur ou installateur, l'influence est encore moindre. Mais s'agissant de changer le monde, je suis persuadé que cela peut arriver si un jour, par exemple, j'en viens à toucher ne serais-ce qu'une seule personne qui va « utiliser » mon idée...
Après l'Effet Papillon, l'Effet boule de neige...
LE 'PATACTIVISME, L'ACTIONNEUR (au travers du « faire apparaître »)
L'artiste « fait apparaître ». De tout temps, quel que soit son art, son médium ou son sujet, il fait apparaître une image, un son, un sentiment, une réflexion, une image du pouvoir, de la violence, de l'amour...
De la 'Pataphysique :
L'artiste est un « 'Pataphysicien ». La 'Pataphysique fut inventée par Alfred Jarry en 1897 quand il écrivit UBU Roi. Elle est la « science des solutions imaginaires, qui accorde symboliquement aux linéaments les propriétés des objets décrits par leur virtualités. »
Les linéaments se définissent comme les contours des objets ou d'un graphique.
L'artiste est-il autre chose qu'un chercheur qui, au travers de linéaments veut faire apparaître ? Reprenant la définition de Jarry je dirais que l'art, s'il n'est pas une science, propose néanmoins la recherche de solutions imaginaires, que de ces recherches découle une virtualité matérialisée.
De nombreux artistes ont repris les théories de Jarry. De dada aux surréalistes cette étude a pour but le recherche de l'essence même de l'art et de sa fonctionnalité en tant que matière (poétique ?) de l'homme, à mon sens : « faire apparaître ».
De l'activisme :
Activisme : Les termes activisme et activiste dans leur sens politique sont attestés dans la presse belge dès 1916 à propos des mouvements flamingants. L'activisme désigne un engagement politique privilégiant l'action directe. C'est une forme exacerbée de militantisme pouvant aller jusqu'à braver la Loi. Toutefois, si cette action directe préconise la violence envers les personnes, on parle plutôt de terrorisme.
Les activistes sont héritiers de nombreuses luttes sociales et politiques ; leur engagement pourrait être qualifié d'anarchiste ou de gauchiste mais la plupart d'entre eux estiment n'appartenir à aucune catégorie. Ils prônent le ici et maintenant, ils disent «Résister c'est créer». Ils militent pour l'action. Ils sont situationnistes et ont un rapport ambigu aux médias. Ils se veulent imprévisibles, pragmatiques et intraitables.
L'activisme peut être vue comme une nouvelle forme de résistance voire d'insurrection. Certains activistes suivent le précepte : «Penser global, agir local». En réalité, ils ne se centrent sur aucun principe, aucune unité si ce n'est l'association temporaire autour d'un objectif.
Les activistes revendiquent le droit à fonctionner autrement (de manière alternative) et agissent dans cet objectif. Ils vivent la politique, et souhaitent créer une nouvelle conscience démocratique. Leurs revendications sont très diverses: par exemple lutter contre la publicité, pouvoir se déplacer gratuitement (le Collectif sans ticket en Belgique par exemple), défendre leur place dans la production des connaissances sur les maladies (sida, etc.) qui les touchent, redéployer l'espace communautaire, etc.
Du 'Patactivisme :
Dès lors je propose de lier « ontologiquement » ces deux notions qui au sens de l'art peuvent donner une nouvelle voie de recherches et d'actions.
'Patactivisme : Recherche de solutions imaginaires et alternatives qui proposent par la résistance et l'insurrection de fonctionner autrement, grâce à une nouvelle conscience démocratique.
Le 'Patactivisme fait émerger une nouvelle dimension de l'artiste et du spectateur. Il ne plus y avoir de place, de distinction, de strate entre les différents acteurs de l'art. De cela se constitue une nouvelle manière d'appréhender l'Autre, cet Autre nécessaire...
De ces nouvelles solutions nous abolirons la Loi de Puissance de l'Homme sur l'Homme, pour lui préférer une énergie de l'Homme pour l'Homme.
De l'actionneur :
Actionneur : Agent ou dispositif qui agit sur le fonctionnement d'une machine ou d'un système.
Le spectateur devient un agent pensant de l'acte artistique.
L'individu – que j'appelle dans ce cas « actionneur » – n'est plus un spectateur, ni plus un « regardeur » au sens duchampien. Il n'est pas non plus un acteur, puisqu'il agit en sa qualité d'individu, et que sa prise de décision est la sienne, non conditionnée par un scénario pré-écrit. Il devient seul détenteur de l'acte qui va lui être proposé.
L'actionneur est alors partie intégrante de l'action, sa relation à l'acte se matérialisant au moment où il prend une décision quand à « l'objet de connexion ».
L'actionneur est un agent qui se substitue à l'artiste, qui ne devient quant à lui qu'un intermédiaire, que celui qui « fait apparaître », et qui préfère l'échange à la passivité de l'individu.
Selon Duchamp en effet, « la signification d'une oeuvre ne réside non pas dans son origine, mais dans sa destination. Le spectateur doit naître au dépend du peintre. » De spectateur il devint regardeur – celui qui fait le tableau – pour finalement devenir actionneur, celui qui jugera de la destination à donner à l'oeuvre.
L'actionneur peut être conscient ou non de sa fonction, cela importe peut. Ce qui constitue son statut est l'inscription même de sa fonctionnalité d'être pensant et décidant. C'est un moment où l'artiste reconnaît qu'il peut et doit créer par interaction, le « faire apparaître » ne pouvant se constituer qu'en réception.
Cette réception interactive – positive ou négative – est le fondement de son acte de création.
Les activistes sont héritiers de nombreuses luttes sociales et politiques ; leur engagement pourrait être qualifié d'anarchiste ou de gauchiste mais la plupart d'entre eux estiment n'appartenir à aucune catégorie. Ils prônent le ici et maintenant, ils disent «Résister c'est créer». Ils militent pour l'action. Ils sont situationnistes et ont un rapport ambigu aux médias. Ils se veulent imprévisibles, pragmatiques et intraitables.
L'activisme peut être vue comme une nouvelle forme de résistance voire d'insurrection. Certains activistes suivent le précepte : «Penser global, agir local». En réalité, ils ne se centrent sur aucun principe, aucune unité si ce n'est l'association temporaire autour d'un objectif.
Les activistes revendiquent le droit à fonctionner autrement (de manière alternative) et agissent dans cet objectif. Ils vivent la politique, et souhaitent créer une nouvelle conscience démocratique. Leurs revendications sont très diverses: par exemple lutter contre la publicité, pouvoir se déplacer gratuitement (le Collectif sans ticket en Belgique par exemple), défendre leur place dans la production des connaissances sur les maladies (sida, etc.) qui les touchent, redéployer l'espace communautaire, etc.
Source Wikipédia.